INTRODUCTION
De manière générale, le XVIIIème Amendement retira les licences de vente des brasseurs, distillateurs, vignerons, grossistes et distributeurs de toutes boissons alcooliques des États-Unis dans l’espoir de réformer le segment « peu respectable » de la population. Trois mois avant la prise d’effet, le Volstread Act, autrement connu sous le nom de l’Acte National de Prohibition de 1919, renforça le XVIIIème Amendement.
Cet Amendement, par toutes les restrictions qu’il instaura, entraîna en conséquence une forte montée des comportements hors-la-loi, de la construction de lieux de consommation et de la formation de gangs organisés, connus sous le nom de Mafia.
1. La Mafia, la contrebande et l’Outfit
Pour les personnes qui n’ont pas acheté leurs stocks d’alcool en avance ou ne connaissant un « bon docteur », il y avait plusieurs moyens de boire illégalement durant la Prohibition. Une nouvelle sorte de gangsters vit le jour devant la demande de plus en plus croissante d’alcool et le peu de points de vente où se fournir. Ces gangsters employaient des hommes pour passer en contrebande du rhum en provenance des Caraïbes (rumrunners) ou du hijack whiskey du Canada. D’autres achetaient directement de grandes quantités d’alcool « homemade ». Ils ouvraient par ailleurs des bars secrets (speakeasies) où les gens pouvaient venir boire.
Durant cette période, de nouveaux agents de la Prohibition étaient responsables des raids dans les speakeasies et étaient chargés d’arrêter les gangsters. Cependant, beaucoup de ces agents étaient sous qualifiés et sous-payés conduisant alors à un taux record de corruption. (CF POLICE)
Probablement l’une des idées les plus populaires était que la Mafia contrôlait la majorité des trafics d’alcool. C’était vrai, mais que sur certaines zones géographiques bien déterminées. Chicago était l’un de ces villes où ils contrôlaient la distribution. Au début de la Prohibition, l’ « Outfit » organisait tous les gangs locaux de Chicago, découpait la ville en plusieurs parties chacune contrôlées par un gang différent.
Des brasseries et des distilleries souterraines étaient cachées à travers toute la ville. La bière pouvait être aisément produite et distribuée pour répondre à la demande, cependant beaucoup de type d’alcool requéraient un vieillissement et parce qu’ils ne pouvaient pas produire assez vite, ils importèrent la plupart de ces alcools du Canada. Le réseau de distribution de Chicago atteignit rapidement le Milwaukee, le Kentucky et l’Iowa.
2. Le Rum-running
Le Rum-running connu une renaissance en tant que commerce aux États-Unis. L’alcool était passé dans des wagons, camions et bateaux en provenance du Mexique, d’Europe, du Canada et des Caraïbes. Le terme « The Real McCoy » vient de cette période et est attribué au Capitaine William S. McCoy qui facilita la plupart du rum-running par sa flotte durant la Prohibition. McCoy, non-buveur, commença l’importation du rhum en provenance des Caraïbes jusqu’en Floride peu de temps après le début de la Prohibition. Une rencontre avec les Gardes Côtes le stoppa un jour de compléter ses traversée par lui-même. L’initiative de McCoy mis en place un petit réseau de bateaux qui le rencontraient en dehors des eaux américaines pour porter les marchandises dans le pays.
3. A la campagne
Beaucoup d’américains ruraux commencèrent à faire leur propre gnôle, de la « presque bière » et du whiskey de maïs. Restant très éparpillés à travers le pays, ils ne fournissaient pratiquement que leurs voisins.
Les Montagnes des Appalaches sont célèbres pour leurs alcools de contrebande et les spiritueux qui en venaient étaient plus forts que tout ce qui était trouvé en tant qu’alcool avant la Prohibition. L’alcool de contrebande était souvent utilisé pour alimenter les voitures et camions qui transportaient illégalement les bouteilles à leur point de distribution. Les chasses de la police concernant ce transport étaient particulièrement célèbres. Avec tous ces distillateurs et brasseurs amateurs, beaucoup de choses allèrent mal notamment avec le début de l’empoisonnement de l’alcool provoqué par le gouvernement.
4. Les Speakeasies
Les speakeasies étaient des bars clandestins situés en sous-sol et qui servaient discrètement de l’alcool, incluant généralement un service de table et des concerts. On dit que le terme « speakeasy » vient des barmans qui disaient aux clients de « speak easy » (parler doucement) quand ils commandaient. Les speakeasy étaient souvent cachés derrière des enseignes légales. Malgré les raids fréquents de la police, les patrons s’arrangeaient toujours pour leur faire oublier leur petit commerce. Alors que les « speakeasies » étaient fondés par les bandes organisées et pouvaient être très élaborés et haut-de-gamme, le « blind pig » (cochon aveugle) était fait pour les buveurs moins désirables.